L’Association pour le transport collectif de la Rive-Sud (ATCRS) dénonce avec fermeté la plus récente hausse tarifaire de l’Autorité régionale de transport métropolitain (ARTM). Cette dernière a décidé d’augmenter le tarif du titre unitaire AB. Il passera de 4,75 $ à 5,00 $ dès juillet 2025.
Pour l’ATCRS, cette hausse de 25 cents, la seule annoncée cette année sur les titres unitaires, cible injustement les usagers des couronnes. Elle ajoute qu’il n’y aura aucune amélioration de service en contrepartie.
Déjà en 2024, le titre AB avait subi une hausse. Résultat : en deux ans, il aura augmenté de 11,1 %, bien au-delà de l’inflation. Pendant ce temps, les usagers font face à une offre de service en recul depuis la pandémie.
Selon l’ATCRS, le réseau est encore loin d’avoir retrouvé sa pleine capacité. Il y a moins de lignes de bus, une diminution de la fréquence des métros sur la ligne jaune, et toujours pas d’accessibilité universelle à la station Longueuil.
À Brossard, les utilisateurs font face à un REM instable, dont le fonctionnement chaotique rallonge les trajets de 30 minutes pour plusieurs d’entre eux. Pire encore, le REM sera complètement hors service pendant tout l’été, sans solution de remplacement crédible connue.
« Nous nous demandons pourquoi ce sont les usagers des couronnes, notamment ceux de la Rive-Sud et de Laval, qui doivent encore absorber une hausse alors qu’ils constatent une baisse significative de la qualité du service », affirme Jean-Michel Laliberté, porte-parole de l’ATCRS.
Une accumulation de hausses tarifaires pour les usagers de la Rive-Sud
Depuis l’ouverture du métro à Laval en 2007, les usagers de l’agglomération de Longueuil devaient payer le tarif de la zone 3 pour accéder au métro. À l’époque, un titre mensuel coûtait 103 $, et un titre unitaire, 2,75 $. En ajustant l’inflation, ces tarifs correspondraient aujourd’hui à 152 $ et 4,05 $. Pourtant, les tarifs actuels sont de 160 $ et 4,75 $, et atteindront 5,00 $ en juillet, un dépassement marqué de l’indice des prix à la consommation, explique l’ATCRS.
Le gouvernement du Québec doit faire sa part
L’ATCRS demande également au gouvernement du Québec d’assumer ses responsabilités en finançant cette portion des revenus tarifaires, en versant à l’ARTM les 2,7 millions nécessaires pour éviter que les usagers soient pénalisés. Il est inacceptable que ce soit à eux de combler un manque à gagner aussi injuste, alors que la qualité des services n’est toujours pas au rendez-vous. En finançant cette mesure, la ministre ferait preuve d’écoute envers les usagers lésés.
« Nos usagers paient plus cher, année après année, pour un service qui se détériore. Ce n’est pas seulement une question de tarification, c’est une question d’équité », conclut Jean-Michel Laliberté. « Sachant que les usagers des couronnes ne peuvent même pas avoir un titre B seulement. Serions-nous des usagers de seconde zone? »
L’ATCRS exige un gel immédiat du tarif AB, une révision équitable de la tarification à l’échelle du territoire métropolitain, et un engagement financier accru du gouvernement pour protéger l’accessibilité au transport collectif.