Varennes, 13 novembre 2015_Le 12 novembre 2015, le ministre des transports Robert Poëti a déposé à l’Assemblée nationale le projet de loi n°76 qui abolit l’Agence métropolitaine de transport (AMT) ainsi que les conseils intermunicipaux de transports (CIT) qui couvrent la couronne de Montréal. L’Association pour le transport collectif de la Rive-Sud (ATCRS) déplore que le gouvernement ait créé une mégastructure, et ce au détriment des utilisateurs du transport collectif.
Le projet de loi remplace la portion exploitation des trains de et les CIT par le Réseau de transport métropolitain (RTM). Comme les sociétés de transport de Laval, Montréal et Longueuil conservent leurs responsabilités, la nouvelle structure gérera les autobus, mais sur un territoire discontinu correspondant aux couronnes nord et sud de Montréal.
«La nouvelle structure aura une forme de « trou de beigne », » explique Jean-Michel Laliberté, co-porte-parole de l’ATCRS. «Des fonctionnaires devront organiser le transport local sur les deux rives simultanément, dans des villes aussi variées que Varennes, Beloeil, Candiac, Sainte-Thérèse et Saint-Jérôme, », explique-t-il. Alors que les CIT étaient gérés directement par les élus locaux, qui avaient une très bonne expertise terrain, le RTM sera géré de façon centralisée, vraisemblablement à partir de Montréal. « Il y aura une perte d’expertise locale, », ajoute Jean-Michel Laliberté.
De plus, alors que les séances publiques des CIT étaient publiques, les séances du RTM seront privées. « Le RTM sera la seule société de transport de la région de Montréal à tenir ses séances de conseil de façon privée. Comment pourra-t-il être près des besoins des usagers si l’organisme est géré par des bureaucrates de Montréal et si les assemblées sont privées ? » Demande Jean-Michel Laliberté. « La nouvelle structure entraîne une perte de poids pour les usagers, » croit-il.
Au-delà de la forme, l’abolition des CIT causera des problèmes pratiques. Actuellement, les CIT desservent des villes hors de l’AMT comme Sorel-Tracy, Saint-Hyacinthe, Marieville ou Salaberry-de-Valleyfield. Le projet de loi n°76 aboli les CIT, mais limite le territoire du RTM à celui de l’AMT, créant un vide juridique, non seulement pour les usagers des villes mentionnées, mais également pour ceux de villes comme Varennes, Beloeil ou Châteauguay qui bénéficient de l’achalandage de villes plus éloignées pour disposer d’un meilleur service, notamment hors des périodes de pointe. «Nous espérons qu’il s’agit d’une erreur de la part du gouvernement et qu’il sera ouvert à la corriger,» déclare Axel Fournier, co-porte-parole de l’ATCRS. «Sinon, les usagers perdront dans la qualité des service,» ajoute-t-il.