Vers un transport en commun à deux vitesses?

Dans un sondage publié le 24 juillet dernier, l’Autorité régionale de transport métropolitain (ARTM) envisage la possibilité de faire payer davantage les usagers pour le métro que pour les services d’autobus. L’Association pour le transport collectif de la Rive-Sud (ATCRS) s’inquiète de cette option qui risque de créer un système de transport en commun à deux vitesses.

« Ce qui est envisagé, c’est une forme de ségrégation basée sur le revenu : le bus pour les pauvres et le métro, le train et le REM pour les riches » a lancé Axel Fournier, porte-parole de l’ATCRS. « Nous demandons à l’ARTM d’exclure formellement cette hypothèse », a-t-il ajouté.

Selon l’ATCRS, cette proposition est incohérente avec le système de transport de la région de Montréal où les autobus servent principalement à amener les usagers vers les modes guidés (métro, train et bientôt REM). La tarification devrait donc favoriser l’intermodalité plutôt que la combattre. « L’autobus ne doit pas être le concurrent du métro, mais plutôt être son complément » résume M. Fournier.

L’ATCRS rappelle également que la possibilité pour un usager d’éviter les modes guidés pour un déplacement découle d’un choix politique. Certaines parties du territoire sont desservies par des lignes d’autobus se dirigeant directement au centre-ville, alors que d’autres ne sont reliées que via des correspondances avec le métro ou le train.

Or, le choix de desservir un territoire par le métro ou le train plutôt que l’autobus est une décision prise au niveau politique. « La proposition rend donc le portefeuille des usagers tributaire des choix politiques de conception des réseaux », considère M. Fournier.

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